CELLULOSE
Le collectif slovène Trajna propose un papier artisanal fabriqué à partir de Renouée. https://trajna.com/project/notweed-paper/
Réalisé sans solvent, la pulpe est obtenue par un procédé de battage sur pile hollandaise. le papier de teinte greige est composé à 50 % de fibres issues de Renouée. La mécanisation du procédé permet à Trajna de commercialiser un papier d’impression 90g/m2 au format A2. Probablement le projet le plus abouti que nous ayons pu voir jusqu’ici, il propose d’associer le public dans la fabrication de papier et la collecte des végétaux.
Le Re-generacija collective au travers du projet friendly enemy a quand a lui proposé des ateliers d’expérimentation du matériau ainsi obtenu.
A l’initiative de l’association SPIGEST, les étudiants de l’ENSAIA ont travaillé à la formulation d’un procédé de transformation de la canne de Renouée sur la base des techniques japonaises de transformation WASHI. Le procédé très artisanal ne rend cependant pas envisageable une commercialisation. Un développement d’objets décoratifs est proposé pour pallier à ce problème de valeur ajouté.
White Leaf propose une pulpe à papier 100% Itadori qui permet de produire un papier blanc. Cette pulpe est proposée à la vente, sans que soit bien entendu révélé son secret de fabrication.
A partir des expérimentations menées par l’ENSAIA, nous avons pu produire plusieurs agglomérats de fibres sur des épaisseurs de 0.3 à 2 mm. Il en résulte des matériaux rigides de type carton/mdf. Nous avons également produit un béton chaux/renouée aux caractéristiques intéressantes.
Au cours de son cycle de vie, le rapport lignine cellulose de la plante ne cesse d’évoluer. La canne de renouée a ainsi une période privilégiée de collecte pour une extraction manuelle de ma cellulose, idéalement entre mai et juin.
Avec une renouée fauchée fin mai-début juin, on peut assez facilement séparer la fibre de la moëlle de la plante en cassant les tiges un peu comme avec un chanvre dans une opération proche du teillage.
On obtient une fibre dont on peut facilement faire une corde. La résistance en traction, bien que loin d’être inintéressante est cependant relativement médiocre.
Les étudiants de la MFR de Cormaranche, dans le Buget, proposent d’utiliser les tiges de Renouée conditionnées en bottes de paille pour l’isolation des bâtiments. L’idée est stimulante. Le procédé de récolte/conditionnement est encore, il nous semble, à mettre au point.