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LA FERME DES RENOUÉES

Déc 20, 2021

Un dispositif expérimental ouvert

L’expérimentation de la ferme des renouées sera ouverte au public de la XIIe Biennale Internationale Design Saint-Étienne 2022 qui aura pour thème Bifurcations. Inaugurée par le broyage puis le compostage, la ferme opérera un deuxième cycle de fenaison-broyage-compostage qui clôturera sa période d’activation. Entre ces deux moments, elle accueillera le travail d’autres designers, artistes ou chercheurs associés. Leurs propositions sont à lire en suivant ce lien.

Appel à manifestation d’intérêt.

La question générale à laquelle cette expérimentation propose de travailler en terme de recherche en design peut se formuler de cette manière : en quoi le fait d’enrôler la renouée du Japon  dans le processus de (re)design d’une ferme urbaine permet-il de déconstruire les pratiques et les imaginaires des sols urbains ? Question qui en appelle d’autres que nous formulons ci-après.

 1. Prendre soin des sols pollués

La ferme souhaite expérimenter les possibilités de prendre soin des sols pollués grâce à la renouée du Japon déjà présente sur ces sols.

Les processus que nous élaborons visent d’une part à extraire des polluants (les ETM, ou Éléments Traces Métalliques), et d’autre part à produire du sol propre directement sur place, grâce à l’apport important de matière organique réalisé par la plante. Cette matière organique, une fois broyée, sera compostée avec les biodéchets apportés par les habitants du quartier. Nous mettrons en place différents protocoles de captation des sols, des eaux et des différents organes de la plante, à différents niveaux de maturité, afin de produire des échantillons permettant d’évaluer cette hypothèse.

 2. Redesigner les outils de la ferme urbaine 

La ferme des renouées est une expérimentation de production de sol. Celle-ci est prétexte à un redesign de la ferme au cours de l’expérience. Les retours d’usage des participants seront intégrés à chaque itération du projet. Ce redesign permettra d’adapter les outils au système généré par cette pratique culturale, ainsi qu’à ses gestes et rituels. Il s’ancrera le plus possible dans une logique vernaculaire avec, lorsque c’est possible, l’utilisation de ressources locales, y compris de renouée du Japon elle-même. 

 3. Activer la relation aux sols urbains par l’intermédiaire d’une plante dite invasive. 

L’activation de ce «fermage urbain» inscrit dans une conduite mobile et opportuniste d’une plante spontanée questionne une potentielle convention d’usage des sols. On imagine que plusieurs questions sont à développer pour lui permettre d’exister :
• Qu’est-ce que signifie développer une relation trans-spécifique avec une plante exotique dans l’urbain anthropocène ?
• Y-a-t-il évolution des représentations anthropologiques des sols urbains à l’issue de cette expérience ? Que se passe-t-il dans ce processus ?
• Quelle anticipation juridique peut-on mettre au point pour développer l’usage des sols que suppose notre proposition ?
• Permet-elle d’activer une agentivité des sols urbains ?

L’expérimentation de la ferme permettra de poser ces questions afin d’avancer sur cette nouvelle typologie de convention d’usages des sol, qui semble nécessaire au potentiel déploiement de cette pratique culturale.