Thibault

Légende

Thibault fait partie des habitants illégaux d’une friche industrielle devenue Zone à Défendre (ZàD). Il propose une alliance tactique et politique avec les plantes invasives.

Document associé

Un entretien avec un habitante des Lentillères

Problématiques du persona

Thibault est un des habitants de la friche industrielle du Grésivaudan dans l’Isère où est installée une colonie de renouée. Il proteste contre le projet de réindustrialisation de cette zone à fort potentiel écologique et est partisan de l’utilisation de la renouée pour ses bienfaits sur les terres. Il l’a perçoit comme une espèce pionnière offrant des perspectives d’avenir à un terrain pollué par les aménagements et activités humaines en y optimisant la biodiversité. Elle empêche l’assèchement des sols et crée de l’humus pour composer un substrat à de nouvelles plantations. Afin de favoriser le retour de la végétation au sein de la friche, Thibault imagine un jardin partagé pour les habitants de la ZàD. Cette méthode de fertilisation naturelle prend en compte les enjeux environnementaux contemporains et les conditions du site. Cependant, la cohabitation avec cette plante est complexe car elle a une forte capacité de reproduction ce qui risquerait de lui offrir le monopôle du terrain réduisant ainsi la diversité floristique. Cette alliance avec la nature est envisagée comme tactique, à travers le projet de jardin partagé, mais c’est aussi et surtout une alliance politique.

Synopsys

Thibault adopte une posture militante en plein combat contre la réindustrialisation de la friche urbaine du Grésivaudan. Il est partagé entre son envie de défendre une alternative écologique avec la renouée et sa peur qu’elle envahisse les autres plantes. Son but est de cohabiter avec cette plante, d’utiliser ses bienfaits pour régénérer les sols sans produits chimiques. Il revendique une approche respectueuse de la nature pour redonner à la terre un espace où respirer.

Objet intermédiaire

L’objet associé à notre persona est une barricade, lui permettant de protéger son espace de vie et de lutter en cas de descente de police. Un peu comme la renouée, cet outil de défense s’illustre en tant que bouclier des terres blessées.

Témoignage fictif

« Je suis militant écologiste solidaire, mes camarades et moi-même, militons contre le projet de réindustrialisation par la commune dans la fiche urbaine où nous habitons, zone à fort potentiel écologique. Notre souhait est de monter un projet de jardin partagé tirant parti de la capacité de fertilisation des sols amenée par la présence de la renouée, qui produit de l’humus favorisant ainsi une forme de biodiversité et permettant ainsi de planter d’autres espèces de plantations par la suite. Nous défendons la renouée comme espèce pionnière offrant des perspectives d’avenir à un terrain pollué par les aménagements et activités humaines en y optimisant la biodiversité. Elle est notre alliée pour faire renaître la terre de ses cendres. De plus, faire confiance à cette plante permet de ne pas utiliser de pesticides chimiques et d’intrants sur une terre qui est déjà meurtrie. Il est de notre devoir en tant que citoyen de cette planète de laisser la Terre respirer et de lui accorder des espaces où elle peut reprendre ses droits. Cohabiter avec la renouée nous permet aussi de nous inscrire dans une démarche circulaire et penser au bien être des espaces se trouvant sous pieds afin de plus juste nous y servir mais aussi de les guérir. 

Même si nous devons tout de même rester vigilants face à la place que nous lui laissons dans notre espace, au risque de faire disparaître les autres typologies de plantes. Notre motivation est tactique, certes, mais elle est avant tout politique. En effet, ce qui se passe dans l’industrie agro-chimique sur le plan environnemental et biologique est un massacre discret, et le monde devient silencieux. 

Aujourd’hui renouer avec la renouée du japon est donc une véritable revendication politique. Mais parfois c’est compliqué de s’en servir car elle prend beaucoup de place. Mon inquiétude est surtout liée au fait que celle-ci, pouvant proliférer très rapidement, risque d’étouffer nos potagers. Nous souhaitons la faire co exister avec d’autres plantes mais nous avons peur qu’elle acquiert le monopole sur le terrain. Ceci étant dit, mon but est d’essayer de travailler avec la nature, en utilisant la renouée pour fertiliser le sol au lieu de l’exterminer, ce qui polluerait le sol encore plus qu’il ne l’est déjà. »